Le stress… On lui attribue tous les maux de la terre. Mais il faut distinguer le mauvais stress, nocif, du stress positif et savoir faire fructifier ce dernier dans la vie quotidienne. Le bon stress est un élément moteur et essentiel, notamment chez les sportifs qui doivent savoir le gérer de façon optimale.
S’il est modéré, le stress améliore la mémoire
On connait la relation stress et mémoire avec une connotation négative, mais ce n’est pas toujours le cas. Le stress peut représenter une force quand il mobilise rapidement le maximum de ressources pour faire face à une situation stressante à fort enjeu. Ponctuellement, il peut alors être vu comme un atout qu’il convient de bien gérer pour en tirer le meilleur. C’est alors moins la question du stress en soit qui devient centrale que celle de son intensité et de sa durée.
Une étude récemment menée par l’équipe de Daniela Kaufer, biologiste de l’université de Berkeley (Californie), a mis en évidence que, modéré et de courte durée, le facteur stress pouvait améliorer la mémoire. Les résultats des expériences effectuées sur les rats montrent la production de nouveaux neurones dans l’hippocampe.
Attention toutefois : si le stress s’intensifie, il a alors un effet contraire !
Maîtrisé, il devient stress comme moteur
Il est fondamental de canaliser le stress pour faire de lui un moteur de l’action et non pas un frein. Le fait qu’il ne soit pas nécessairement néfaste apparaît également dans les échelles de mesure du stress au travail. Des travailleurs peuvent trouver leur activité très stressante sans pour autant en souffrir. En cela, il est vraiment distinct du « job strain » (ou stress professionnel) qui caractérise son côté stress chronique et la zone de danger pour l’individu.
Le stress en compétition sportive joue un rôle essentiel
Le stress chez les sportifs est une dimension inévitable de la compétition. Pour mieux l’affronter, ils jouent avec la mécanique physiologique du stress, dont la première phase d’alarme de stress. Elle « booste » les performances corporelles, grâce à l’augmentation de la fréquence cardiaque et respiratoire, offre une meilleure oxygénation des muscles et augmente l’apport en glucose.
Le compétiteur mobilise ainsi au mieux ses ressources au bénéfice de ses résultats. Et durant la phase qui suit, appelée phase de résistance du stress, la production de glucocorticoïdes permet de maintenir la production de glucose à un niveau élevé afin de nourrir l’organisme. Ceci étant, cela a un coût important pour l’organisme. Il est donc fondamental de ne pas subir une période de stress de manière trop importante ou trop longue car, durant la phase d’épuisement, le corps souffre, les ressources s’épuisent et les performances diminuent.
Le stress n’est pas toujours envahissant
Oui, et dans ce cas-là, il n’est ni nuisible ni bloquant. Loin de là ! Les sportifs doivent apprendre à gérer le stress : s’il se déclenche trop longtemps avant l’épreuve, le stress sera contre-productif. Mais quelques instants avant le départ, il optimisera les performances. Ce n’est pas pour rien si Patrick Gaudreau, de l’université d’Ottawa, a mis en évidence une série de stratégies de gestion du stress utilisées par les joueurs de golf !
Quelles sont les stratégies de gestion du stress ?
Certaines stratégies sont orientées vers la tâche à accomplir, comme le contrôle des pensées, la relaxation, l’analyse logique ou la recherche de soutien, d’autres vers la distraction – permettant de mettre de la distance vis-à-vis de la situation –, d’autres enfin, vers le désengagement. Patrick Gaudreau montre que, si certaines sont efficaces, d’autres peuvent être contre-productives.
Zone optimale de stress
C’est le psychologue Yuri Hanin, du Research Institute for Olympic Sports, qui a défini cette zone optimale de stress. Elle correspond à un « niveau moyen d’anxiété situationnelle permettant de réaliser les meilleures performances » (Cox, 2005). Elle varie selon les personnes et chacun doit ainsi apprendre à se connaître et à éprouver ses réactions pour mieux gérer le stress. L’entraînement, en particulier, est important car il permet d’acquérir de la confiance. Ainsi, même lors de compétitions importantes, les sportifs parviennent à modérer et à canaliser le stress au bénéfice de leur performance sportive.
Sources : http://magazine.fondation-april.org/article/savoir-reperer-stress-positif-mauvais-stress/